Ni l’un ni l’autre, en fait, car les textes qui nous sont proposés le 1^er novembre, à savoir, principalement, la première lettre de St Jean et l’Evangile selon St Matthieu, dit « des Béatitudes », sonnent avant tout comme un retour aux sources de notre foi.

Nous pouvons considérer cette fête des Saints un peu comme une pause sur notre chemin de croyant, c’est aussi un moment privilégié pour se mettre à l’écoute et discerner ce qui nourrit notre espérance de chaque jour.

St Jean nous rappelle que nous sommes « enfants de Dieu » et cela, dans l’esprit de l’Apocalypse, nous sera vraiment révélé quand nous serons en sa présence. Mais il nous dit aussi qu’il n’y a pas que les baptisés qui sont dans cette situation : toute l’humanité est appelée à connaître cet accomplissement. Il suffit tout simplement de prendre le bon chemin, de mettre son espérance en notre créateur, et d’essayer de vivre en suivant ces commandements … «  Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, dit le Seigneur, et moi je vous procurerai le repos.  » Mt 11,28

Chacun est appelé, comme l’a fait St Paul sur le chemin de Damas à « tourner le dos » à la mauvaise route pour prendre la bonne direction, celle qui conduit à la rédemption. A l’image de tous les Saints qui nous ont précédés, nous sommes donc appelés à suivre ce chemin de conversion.

Dans ce magnifique texte des Béatitudes selon St Matthieu, le Christ nous donne la clé qui nous permet d’entrer dans ce chemin de conversion malgré les aléas de l’existence humaine et c’est la première de ces béatitudes qui constitue cette clé : « Heureux les pauvres de cœur car le royaume des cieux est à eux ! »

Pour comprendre le sens de cette parole, il ne faut pas se méprendre sur le sens du mot heureux qui est synonyme aujourd’hui de joie ou de bonheur. Au sens biblique du terme, l’expression « heureux » signifie plutôt « tiens bon », « garde le cap », c’est un encouragement à garder la foi, malgré les circonstances pour que le royaume des cieux reste accessible. Ainsi les « pauvres de coeur », c’est-à-dire ceux qui font preuve d’humilité, de douceur, de compassion, de miséricorde et qui ont soif de justice, « seront rassasiés ».

C’est à tout cela que nous sommes appelés dans notre vie de saints…. Ainsi en étant « heureux », nous pourrons entrer dans le prochain temps de l’Avent avec confiance et espérance.