Si l’on regarde la chapelle, l’on constate que les pierres du pignon nord ont une taille plus régulière que la face ouest.
Donc, l’aile Ouest-Est est la plus ancienne (16° siècle). La nouvelle partie fut bénite le 27/07/1708)

Si l’on observe attentivement la porte ouest, l’on constate
- des armoiries martelées. Il s’agit des armes de la Famille de Lannion qui ont été effacées par la Famille de Launay-Nevet lors du changement de prééminence de famille sur la paroisse (vers 1695).
- Que la porte a été agrandie lors de l’exécution de l’aile Nord Sud (rajout de la pierre centrale)
Dans le Trégor, les chapelles et Eglises sont lambrissées. De ce fait, l’on ne voit pas les charpentes.
La Chapelle n’échappait pas à cette règle. Lors de la restauration de la charpente en 2006, pour raison d’économie, le lambris n’a pas été remis. C’est grâce à cet oubli volontaire que nous pouvons l’admirer.

Avant la dernière restauration, les poutres de traverse (portant) n’existaient pas. Dans un but d’esthétisme et de solidité, elles ont été rajoutées par le maître charpentier.
La présence des engoulants (tête de monstre) relève est donc un rajout de 2006.
Les engoulants étaient là, disait-on, pour chasser les mauvais esprits, ils jouaient donc un rôle pour s’affranchir de certaines superstitions.

Ce bénitier de style Renaissance est positionné à une hauteur peu habituelle. La raison en est que lors de l’agrandissement de la Chapelle au 18°siècle, le sol a été arasé. L’on se rend alors compte des travaux de terrassement réalisés lors de cet agrandissement.

Grâce à un généreux donateur, nous pouvons vous présenter, ce tableau d’Edouard Cabane (1867-1942).
Edouard Cabane exposa un tableau à l’exposition universelle de 1889, « le serment de Brutus » qui lui permit d’être deuxième prix de Rome. Plusieurs musées présentent ses œuvres (Bordeaux et Troyes en particulier)
En premier plan, nous voyons : la Ste Vierge avec son auréole et Marie-Madeleine.
Le personnage avec sa tunique rouge est St Jean l’évangéliste. L’autre personnage n’est pas identifiable

Statue d’un style naïf campagnard
Sur cette photo d’autrefois, le retable aujourd’hui retiré car, suite à des dégradations, il n’est plus présentable et a été démonté.
On remarquera le lambris du plafond et l’absence de poutre et donc d’engoulant

Cette fresque (1869) représentait l’Ascension.
Les têtes d’anges ont forme humaine et représentent les enfants de Trégastel. Cette représentation renforce son côté romantique.
On remarque que :
- suite aux restaurations, la fresque a disparu
- Le retable n’a pas été remonté. Celui-ci comportait, en particulier, les armes de la ville de Lannion


de St Gorgon
La bannière a deux faces, l’une dédiée à St Gorgon et l’autre à Ste Anne, patronne de la paroisse.

L’abbé S. Le Treut, fut Recteur de Trégastel de 1703 à 1728. En 1711, il obtient des fabriciens 1 que l’argent déposé dans le tronc placé devant l’image de la Ste Vierge à la chapelle de St Gorgon fut employé à « ramasser les filles de mauvaise vie ».
Il mourut après une courte maladie, à Trégastel, le 10 septembre 1754, pendant que l’on faisait le procès-verbal des dégâts commis dans l’église et la sacristie par des voleurs. Il fut enterré dans le cimetière.
1 Fabrique : cellule qui avait en charge la gestion économique de la paroisse (fabricien : membre de la fabrique). Source : Archives diocésaines

St Gorgon est le patron de cette chapelle.
Saint Gorgon était un militaire de haut rang de l’armée romaine.
Chrétien, il fut martyrisé en étant brûlé vif, en l’an 302, lors des persécutions de l’Empereur Dioclésien à Nicomie (Turquie Asie Mineure)
Après sa mort, ses miracles firent qu’il est un des saints vénéré par les armées (encore à Metz aujourd’hui).
En France, c’est à partir des transferts d’une partie de ses reliques vers Metz (an 765) que son culte, par l’intermédiaire des armées, se développa et essaima à travers la France. Il est très probable que l’arrivée de St Gorgon à Trégastel ait pour origine la sédentarisation de soldats.

St Gorgon est fêté le 9 septembre et, autrefois, son pardon avait lieu le dimanche qui suivait sa fête.
Aujourd’hui, pour des raisons de commodité, il y a lieu le dernier dimanche d’août.
Il est a noté que ce pardon a conservé l’esprit de frairie et reste une fête du quartier.
Nota : Tous les ans, La ville d’Anor (59) organise une procession en l’honneur St Gorgon
Autel en bois avec une référence à Marie (décor bleu avec un M au centre).
Autrefois le long du mur il est maintenant, suite aux réformes Vatican II, devant les fidèles

La stèle est gravée St Dorothée, St Dorothée était le chef hiérarchique de St Gorgon. Il fut martyrisé, comme St Gorgon, en l’an 302 (Il fut décapité au billot).
Nota : La carte Cassini (début 18°) indique que cette statue serait celle de St Georges. Dans la mesure où St Georges, St Dorothée et St Gorgon ont des vies similaires, le doute peut exister. Dans les faits il est très probable qu’il s’agit d’une erreur phonétique entre St Georges et St Gorgon
Un antependium est un décor de bas d’autel. Quand ceux-ci sont amovibles, le décor de bas d’Autel varie en fonction des fêtes religieuses.
Ici, l’on peut supposer qu’il s’agit du décor du dimanche des rameaux et de de la Semaine Sainte (cette toile a été restaurée par L’Amicale Golgon)

Quand on sort de la chapelle par la porte nord et que l’on jette un regard sur la façade, l’on voit un écu non gravé.
Cet écu devait, puisque cette extension a été construite par la famille de Launay-Nevet, représenter les armes de cette Famille. Ils n’ont pu le faire car, lors du changement de prééminence, il avait été dit que la famille de Lannion gardait une prééminence historique. Dès lors qu’ils ont martelé les armes de la famille de Lannion,(entrée ouest) il ne pouvait imposer les leurs.