Sœurs et Frères en Christ, mort et ressuscité, bonjour !
Nous sommes rendus au 4e dimanche du temps de Pâques toujours confinés. Ce dimanche est traditionnellement appelé dimanche du bon Pasteur ; il est consacré à la prière pour les vocations. Très souvent, on pense qu’il s’agit de prier seulement pour les vocations sacerdotales et religieuses ; loin de là, bien qu’elles soient importantes pour l’Église.
Bien sûr que nous sommes invités à prier de façon intense, pour tous ceux et celles qui d’une manière ou d’une autre, sont à la suite du Christ et veulent s’y consacrer dans les différents états de vie, que ce soit dans le mariage ou dans la vie consacrée. Mais la vocation, du latin vocare, est avant tout un appel de Dieu à la vie et « la vie en abondance » (Jn 10, 10). Le Catéchisme de l’Église Catholique affirme clairement que le Baptême, la Confirmation et l’Eucharistie « fondent la vocation commune de tous les disciples du Christ, vocation à la sainteté et à la mission d’évangéliser le monde » (CEC 1533).
Aujourd’hui, en effet nous sommes appelés à reconnaître la voix du bon Berger parmi les vains bruits de la terre. Depuis 47 jours, nous sommes, encore plus, mis devant cette réalité de choix. Vivre en communion intime avec le Christ sans la dimension communautaire heurte la sensibilité de plus d’un chrétien.
Certains pensent que l’Église devrait réclamer plus de liberté en ce moment de dure épreuve que traverse le monde. Mais la voix du Berger, du bon Pasteur c’est la voix de l’amour, de la patience et de la paix. Saint Augustin disait « Aime et fais ce que tu veux » :
« Ce court précepte t’est donné une fois pour toutes : Aime et fais ce que tu veux. Si tu te tais, tais-toi par Amour, si tu parles, parle par Amour, si tu corriges, corrige par Amour, si tu pardonnes, pardonne par Amour. Aie au fond du cœur la racine de l’Amour : de cette racine, rien ne peut sortir de mauvais ».
Saint Pierre, dans sa première lettre qui nous est proposé ce dimanche, nous exhorte à l’humilité profonde : « si vous supportez la souffrance pour avoir fait le bien, c’est une grâce aux yeux de Dieu. […].
Insulté, il ne rendait pas l’insulte » (v. 23).
A travers cet appel, c’est vraiment Dieu qui lance un appel à tout son peuple, et à nous en particulier, de le suivre, c’est-à-dire de rentrer dans une dimension d’un don, et d’un don de nous-mêmes et d’un don pour toujours.
Le Seigneur est notre Berger, rien ne saurait nous manquer. Il nous conduit par le juste chemin.
Avec le Christ nous sommes intérieurement libres. Notre vocation est d’être des signes de sa miséricorde.
La fécondité de toute vie est dans cet amour désintéressé que je porte à l’autre, que je porte à l’autre qui est dans mon couple, que je porte à mes enfants, que je porte à mes frères de communauté, à ceux dont j’ai la charge comme prêtre dans une paroisse. « Lorsque la charité mutuelle et la louange unanime de la Très Sainte Trinité nous font communier les uns aux autres, nous répondons à la vocation profonde de l’Église » (CEC 959).
Sœurs et Frères, je pense que c’est le moment -la dimension contemplative en tout cas nous y invite- de nous recentrer sur le Seigneur, de chasser toute forme de pensée, toute forme d’agitation, on le sait bien le monde agit par distraction, Dieu lui agit par attraction, toutes ces forces centrifuges qui peuvent nous habiter ne nous aident pas et nous éloignent de nous-mêmes, quelle que soit la vocation à laquelle nous sommes appelés.
Toute vocation a aussi une dimension contemplative.
Amen !