L’esprit de Dieu est à l’œuvre

Éditorial par Père Albert Wanso

Au moment où j’écris cet éditorial (*) , c’est encore l’incertitude totale.
Face à la pandémie causée par le virus Covid-19, le langage humain a retrouvé sa juste place qui ne doit être que proposition.

Il peut être judicieux de se rappeler cette ancienne locution proverbiale : « l’homme propose et Dieu dispose » !

En effet, personne n’affirme plus rien : on émet des hypothèses. Les esprits se focalisent, tous, aujourd’hui, sur le 11 mai prochain où le Président a annoncé un possible début de « déconfinement ».

« Le lundi 11 mai ne sera possible que si nous continuons à être civiques, responsables, de respecter les règles, et que si la propagation du virus a effectivement continué à ralentir », dixit M. Macron. Rien n’est définitif.

Dans nos prévisions paroissiales, il y avait le pardon de Saint-Yves prévu à Louannec le 9 mai, de Saint-Guirec à Ploumanac’h, le 20 mai, et nous sommes dans l’obligation de les annuler. Mais encore bien des questions restent sans réponse. Pourrons-nous célébrer l’Ascension du Seigneur le 21 mai ? La Pentecôte, le 31 mai ? (*) Les sacrements de baptême, de confirmation et de mariage prévus en mai auront-ils lieu ? Et ceux de juin, juillet… ? Au moins, nous savons que nous n’accueillerons pas de prêtres venant d’Etats hors espace Schengen. « La peur ne peut se passer de l’espoir et l’espoir de la peur » disait Baruch Spinoza, philosophe néerlandais du 17e siècle.

Nous avons raison d’avoir peur de ce virus, mais il semble nous avoir donné la possibilité de la redécouverte de l’humain dans l’Homme. En période du confinement, on a appris à dire « Merci » à tous ceux dont la profession rime avec l’idéal chrétien : SERVIR. Nous avons appris à nous aimer en prenant gratuitement les nouvelles les uns des autres, ce qui répond aux injonctions du Christ à ses disciples : AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES COMME JE VOUS AI AIMÉS.
« Nous avons appris à nous connaître », me confiait un paroissien. Dans le confinement, on a ressenti la faim du Christ, Eucharistie, l’absence du Frère en Église… Nous avons beaucoup prié. Je pense que ce moment lourd nous a permis de réagir, comme nous y exhorte saint Pierre : « Ayez avant tout un amour constant les uns pour les autres, car l’amour couvre une multitude de péchés. […] Mettez-vous, chacun selon le don qu’il a reçu, au service les uns des autres, comme de bons gérants de la grâce de Dieu, variée en ses effets » (1 Pierre 4, 8.10).

Gardons-nous de tout esprit de défaitisme ; rien ne sera comme avant, espérons des jours meilleurs. Nous, les chrétiens, rappelle saint Paul, « pressés de toutes parts, nous ne sommes pas écrasés ; dans des impasses, mais nous arrivons à passer ; pourchassés, mais non rejoints ; terrassés, mais non achevés » (2 Co. 4,8).

À chacune, à chacun de vous, individuellement et en famille, je redis ma proximité spirituelle. Je célèbre chaque jour l’Eucharistie en communion avec vous et vos intentions. J’accueille et j’accompagne, en petits groupes de 20 personnes maximum, nos frères et sœurs pour la célébration des obsèques.

Nous n’oublions pas que mai est le mois de Marie ! C’est vrai qu’Elle n’est pas le terme de la prière, mais Elle en est l’occasion. Qu’Elle intercède pour nous.

« Marie, femme de l’écoute, ouvre nos oreilles : fais que nous sachions écouter la Parole de ton Fils Jésus entre les mille paroles de ce monde ; fais que nous sachions écouter la réalité dans laquelle nous vivons, chaque personne que nous rencontrons, en particulier celle qui est la plus pauvre, démunie, en difficulté. Marie, femme de la décision, illumine notre esprit et notre cœur, pour que nous sachions obéir à la Parole de ton Fils Jésus, sans hésitations ; donne-nous le courage de la décision, de ne pas nous laisser entraîner pour que d’autres orientent notre vie.

Marie, femme de l’action, fais que nos mains et nos pieds aillent « en hâte » vers les autres, pour apporter la charité et l’amour de ton Fils Jésus, pour apporter, comme toi, dans le monde la lumière de l’Évangile. Amen. » (Pape François à Rome le 31 mai 2013).

Vivement que nous retrouvions la joie de nos célébrations communautaires ; mais pour l’instant « Restez confinés » !

Père Albert

(*) Nota :
Cet éditorial a été écrit avant le 23 avril, date d’édition du bulletin paroissial d’oû il est repris…
Bien avant le 28 avril, donc.

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