Été 2020, été de toutes les inquiétudes

Éditorial par Père Albert Wanso

L’été, ce temps habituel de loisirs, des grands espaces et de longues routes, ce temps de retrouvailles est questionné cette année. Où aller et comment s’y prendre ? Doit-on rester dans l’Hexagone ou peut-on oser voir large ?

L’été est bien un temps de rencontre et de joie. Il est une chance donnée pour prendre du temps personnel, s’arrêter et non se faire arrêter (allusion au confinement). Pour beaucoup, l’été est favorable pour prier, visiter les sanctuaires, les chapelles et églises, surtout dans une belle région comme la nôtre. La Bretagne, rappelons-le fièrement, regorge de mille sites touristiques.

Elle « possède un patrimoine culturel et spirituel très riche » (1). Et que dire de la Côte de granit rose ?

Nous savons que nous avons vocation à accueillir des touristes de tous âges, de toutes cultures et religions qui viennent de tous les horizons. Quelles que soient les convictions et l’histoire personnelle et familiale, le temps de vacances donne à tous la possibilité de découvrir ou de retrouver les richesses naturelles et artistiques.

Après le tristement célèbre avènement du Covid-19, obligation est de rester prudents. A l’intercontinental, les frontières restent fermées. Les vacances sont souhaitées sur le territoire national.

Du coup, les sentiments sont partagés entre la joie d’accueillir nos concitoyens, nos parents, nos enfants et la peur « d’accueillir aussi le virus ». Il y a un esprit anxiogène qui s’est installé chez beaucoup.

Toute raison gardée, allons-nous renoncer à notre sens naturel d’hospitalité ? Notre disponibilité habituelle d’accueil devra-t-elle disparaitre aux dépens du virus ? Prudents mais pas angoissés par la présence du frère ; responsables mais non pas fuyants ni inquisiteurs ni juges, nous devons être. Nul ne doute des drames causés par cette maladie, mais personne ne doit céder à la panique.

Profitons de cet été unique, de mémoire d’homme, pour être et rester toujours disciples de Celui qui est la Vie (cf. Jn 14, 6). Faisons montre d’une foi et d’une confiance sans pareilles ; « à ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jn 13, 35).

Pour éviter la propagation de la pandémie, un des moyens imposés est une arme à double tranchant, j’ai nommé le masque. En effet, le masque limite la projection des postillons sur les autres et dans l’espace ; mais il peut devenir très vite une pollution pour la terre. Relevons, pour le regretter avec le Pape François, que « la terre, notre maison commune, semble se transformer toujours davantage en un immense dépotoir » (2). Des voix affirment sans ambages que le masque n’est pas biodégradable. Il est cependant observé des irresponsabilités et des incivismes notamment en vacances d’été.

Visiteurs et vacanciers, bienvenue et soyez prudents, respectueux des mesures sanitaires mais surtout respectueux de la belle nature : « l’humanité est appelée à prendre conscience de la nécessité de réaliser des changements de style de vie, de production et de consommation » (3). La pandémie du Coronavirus nous a permis - j’ose croire - de redécouvrir notre commune fragilité humaine.

A cause commune, lutte commune, que personne ne soit l’acteur ou le vecteur d’une éventuelle deuxième phase de la maladie durant l’été.

Père Albert

(1) LUCIEN FRUCHAUD, Visiteurs et vacanciers, bienvenue dans notre diocèse, in Mouez Itron Varia, n°130, p.1.
(2) FRANÇOIS, Encyclique, Laudato Si, n° 21.
(3) IDEM, n°23.

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