A tout instant il est présence de Dieu dans le monde » (1) ; il est présence de Dieu, par nous, auprès des autres. Nous laisserons-nous transformer par cet esprit qui nous incite à la fraternité ? Aux apôtres et à tous ceux qui étaient réunis à Jérusalem, il a été donné de s’entendre et de se comprendre ; c’était le don d’un langage fraternel qui émerveillait. Ce fut le don de l’esprit de fraternité.
L’esprit de fraternité nous dispose à marcher sous la conduite de l’Esprit Saint et par le Saint-Esprit nous recherchons le bien d’autrui. En effet, « le fruit de l’Esprit est charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur, maitrise de soi » (Gal. 5, 22-23).
Au cœur de ce monde traumatisé par la pandémie du coronavirus, un monde où l’angoisse et la peur nous poussent parfois à l’esprit de violence et d’indifférence, avoir l’esprit de fraternité, c’est garder « l’espérance qui encourage la raison et lui donne la force d’orienter la volonté » (Pape Benoît XVI, Caritas in veritate, n°34).
Quand tout semble « se diluer et perdre consistance, il convient de recourir à la solidarité tirant sa source de la conscience que nous avons d’être responsables de la fragilité des autres », écrit le Pape François. La solidarité fraternelle « se manifeste concrètement dans le service qui peut prendre des formes différentes de s’occuper des autres » (Fratelli tutti, n°115).
Comme, j’ai eu l’habitude de répéter, comment rendre visibles nos associations et mouvements inscrits dans l’organigramme paroissial, tels la Présence fraternelle, le Secours Catholique, le CCFD, Foi et Lumière, la communauté Saint Vincent de Paul, Terre d’Union…. ? Les besoins sont bien nombreux : les personnes seules, les EHPAD, les Résidences Seniors, restent nos défis permanents, car « servir, c’est en grande partie, prendre soin de la fragilité. Le service vise toujours le visage du frère, il touche sa chair, il sent sa proximité et même dans certains cas la souffre et recherche la promotion du frère. Le service n’est jamais idéologique, puisqu’il ne sert pas des idées mais des personnes » (Fratelli tutti, n°115).
L’Esprit que le Père nous envoie n’est pas un esprit de peur, ni de renfermement sur soi. C’est un esprit missionnaire ; un esprit de rêve d’un monde vraiment fraternel. L’esprit de fraternité doit nous pousser vers toute personne humaine sans discrimination et sans calcul ; il doit surtout nous disposer à créer des « clusters » de présence et d’écoute partout où nous sommes. Les Actes du Synode diocésain stipulent qu’il faut créer des fraternités missionnaires qui « seront des cellules vivantes d’une paroisse, des lieux de rayonnement de la foi et des services des autres. » (p.37)
Que l’Esprit de Dieu vienne remplir le cœur de ses fidèles.
(1) Prions en Église mai, 158