Histoire et guide de visite
Ami visiteur, vous entrez dans la maison de DIEU, prenez quelques minutes pour vous reposer et méditer cette parole du CHRIST JESUS : « AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES »
Au milieu du bourg de Trégastel se dresse l’église paroissiale dans son enclos qui, depuis 1947, a perdu sa vocation ancestrale de cimetière. C’est un édifice très composite ou tous les siècles sont peu ou prou représentés, depuis le XIIe siècle jusqu’au XIXe siècle, et qui a dû remplacer une église plus modeste de la première période romane.
On pénètre ordinairement dans l’église par le porche méridional de type courant en Bretagne. De plan carré, il est vouté en pierres de taille et date de la fin du XVIe siècle. Deux bancs de pierre sont accolés aux murs latéraux et l’on remarque sur les montants de l’entrée des traces de gonds et une feuillure, preuves que le porche se fermait par une grille ou une porte afin de servir de lieu de réunion pour le général de paroisse. A droite on voit un bénitier original comportant une ouverture donnant sur l’intérieur de l’ossuaire, ce qui permettait aux fidèles de bénir les ossements entassés dans le charnier. Une pensée, malheureusement martelée et invisible aujourd’hui, était inscrite sur le linteau de cette ouverture :
hodie mihi , cras tibi Aujourd’hui, c’est moi ; demain ce sera toi
Cogitanti vilescunt omnia Tout est vil à celui qui y pense.
L’ossuaire semi-circulaire du XVIIe siècle est bâti dans l’angle extérieur droit du porche. Il présente une élégante galerie à balustres avec un toit surmonté d’une haute tourelle à coupole de granit qui contient l’escalier à vis menant à la salle des archives bâtie à la fin du XVIIIe siècle. Son pignon possède une pierre gravée sur laquelle on peut lire :
Archives bâties par les soins de Messire Houerou, recteur. 1770
Cadran solaire
Au-dessus du porche est fixé un cadran solaire en ardoise. La partie supérieure est décorée d’une coquille Saint Jacques et de coquillages. Au haut du cadran nous trouvons la devise latine suivante et la traduction se trouve en bas.
Umbra senex tibi sit mane Ombre du matin du vieillard voy l’image.
Sit juvenis sero crecens Celle du soir voy celle du bas âge.
Le cadran d’origine fût dérobé dans les années 2000, celui-ci est une reproduction fidèle, grâce à l’estampillage réalisé par Mr. MAZE (historien local) et réalisée par Jean-Paul Cornec, président du club d’Astronomie du Trégor et membre le la commission des Cadrans Solaires de la S.A.F. (Société d’Astronomie Française)
Faisons le tour de l’édifice…
Si l’on part de la droite de l’ossuaire, on se trouve en face d’une longère à trois fenêtres de style gothique.
Puis c’est la massive aile sud de l’église qui abrite une grande chapelle bien distincte, en forme de transept.
A l’ouest, on remarque une très belle porte à gable. C’est la partie la plus intéressante de l’édifice puisqu’on peut la dater de l’époque bretonne de transition entre le roman et le gothique (XIIe Siècle ou début du XIIIe siècle). Ses piliers soutiennent des chapiteaux à feuilles. Le pignon méridional, soutenu par de solides contreforts, présente une grande verrière à remplage du XIVe siècle. A la suite, au sud-est, on a bâti la sacristie au XVIIIe siècle. Le chevet de l’église est plat et comporte deux grandes fenêtres aux remplages Renaissance (XVIIe siècle).
Celle du maître autel est de la même époque. Le bas-côté nord est éclairé par des fenêtres du XIVe siècle. Enfin, le porche ouest, dit « porte des processions », date du XIVe siècle ou début du XV siècle².
La table des offrandes : (voir l’article complet, ci-dessous)
Face au porche, « la table des offrandes » ou table d’oblation, du XVe siècle, était primitivement à l’intérieur de l’église. On y déposait les offrandes, vendues aux enchères après la messe du dimanche. Après la disparition de cette coutume le petit édifice fût transféré dans l’enclos pour marquer solennellement l’emplacement de la fosse commune.
L’intérieur de l’édifice se présente sous la forme d’une nef plafonnée avec des collatéraux formants six travées séparées par des arcs brisés reposant sur des piliers cylindriques à chapiteaux romans. A droite du chœur, l’aile sud à l’allure d’une grande chapelle à deux piliers centraux.
Elle est abondamment éclairée par deux larges fenêtres et possède une entrée indépendante percée dans le mur est (la porte des hommes).
Le Mobilier de l’église :
- Un bénitier roman à figures grotesques, scellé dans le mur à droite de l’entrée du porche.
- Une ancienne mesure à blé en pierre dite « praebendarium » (voir ci-dessous un article complet), destinée à recevoir les offrandes en grains. La coutume voulait que les moissonneurs viennent tremper leurs faucilles et les aiguiser sur le bord de la pierre, d’où les marques sur les rebords.
- La chaire à prêcher du XVIIe siècle.
- La poutre de gloire, installée de manière anormale au fond de la nef au-dessus de la tribune.
- Des anciennes statues : sainte Marguerite, Notre Dame de Délivrance, saint Nicolas, Sainte Anne, saint Yves (de Tréguier) entre le riche et le pauvre.
- L’autel en bois teinté
Avec l’aimable autorisation de Mr. Emmanuel MAZE.