Dans notre monde sécularisé et matérialisé, la question du sens de l’existence est posée. Les événements des derniers mois montrent que certains de nos contemporains sont attirés par l’extrémisme. Tout cela doit nous interroger. Chacun est libre de croire ou de ne pas croire, mais je suis convaincu que nous, chrétiens, tout en respectant la liberté d’autrui, manquons d’audace et d’enthousiasme pour témoigner de la foi et de l’espérance qui nous animent. Ce n’est pas facile ! La Foi ne se démontre pas, elle se vit. A Pâques, nous sommes invités, avec les premiers témoins, Marie-Madeleine, Pierre et Jean, Marie et les apôtres, à croire en la résurrection de Jésus. Personne n’a vu Jésus en train de ressusciter, mais tous les premiers témoins ont fait l’expérience de sa présence. Et tous proclameront : Il est vivant. Thomas lui-même l’affirmera après avoir douté. « Ne sois plus incrédule, mais croyant » lui dira Jésus. Les disciples d’Emmaüs feront cette même expérience. Il faudra du temps. Jésus va cheminer avec eux, dialoguer, éduquer. Ils le voient avec leurs yeux de chair. Sur le chemin d’Emmaüs les disciples passent des yeux de la chair aux yeux de la Foi, au moment du partage du pain. Quand ils le voyaient, ils ne le reconnaissaient pas et, au moment où il disparaît à leurs yeux, ils le reconnaissent. Ils proclameront à jamais cette rencontre merveilleuse sans preuve, sinon leur expérience : « notre cœur n’était-il pas tout brûlant quand il nous parlait en chemin ? » Luc 24. Leur foi était morte et voici qu’ils la retrouvent avec cette certitude de l’avoir reconnu au partage du pain. Sur nos chemins d’humanité, l’invitation à croire en la résurrection se fait toujours dans la discrétion, sans éclat ni contrainte. Si le CHRIST est ressuscité et vivant parmi nous, c’est toujours à travers des signes simples et non contraignants. Ils sont à percevoir comme une dynamique de vie. La résurrection est à découvrir dans nos propres existences à travers toutes les victoires sur le mal, toutes les renaissances, tout ce qui contribue à l’espérance et à la guérison des blessures. Oui, l’espérance en la résurrection, si elle concerne la vie après la mort, concerne tout autant le maintenant de l’existence. C’est dès aujourd’hui aussi bien sur le plan personnel que collectif que nous sommes invités à vivre en ressuscité. Il s’agit en fait de vivre comme le Christ lui-même a vécu. Il a passé sa vie en faisant le bien, proclamant le Royaume. Il a lutté contre toute souffrance, contre les exclusions, contre les situations de péché qui blessent l’homme et Dieu lui-même. Vivre en ressuscité c’est vivre du même ESPRIT SAINT et du souffle d’une éternelle espérance
Bonnes fêtes de Pâques : CHRIST est vraiment ressuscité !
Jean Le Rétif